A Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, les bars climatisés sont devenus de hauts-lieux de perversion où l’alcool, la cigarette et le sexe font bon ménage. Yopougon, la commune de la convivialité, qui abrite la célèbre « Rue Princesse », n’est pas en reste. Notre reporter s’est en rendu compte.
Au cours d’une récente virée nocturne effectuée dans un célèbre bar climatisé sis au quartier Maroc, dans la commune de Yopougon, nous avons fait un constat. Des clients s’adonnaient à des pratiques sexuelles au vu et au su de tous. Ce, sous l’effet de l’alcool et la cigarette.
Il est 20 heures, Kady, une belle serveuse installe des clients dans le salon Vip (Very important personnality). Portant une petite culotte assortie d’un spencer mettant à nu son nombril, un piercing au nez et un tatouage à la hanche, elle ne laisse aucun client indifférent. Sans gêne, elle passe entre les différentes tables, laissant voir ses cuisses. C’est avec ce style provocateur qu’elle sert la clientèle. Dans un jean « ras de fesses », cigarette sur le bout des lèvres, Tina, une des danseuses tient compagnie aux clients. Pendant ce temps, quatre autres serveuses, à moitié nues, esquissent des mouvements osés, au milieu du bar, face à un miroir. Ce, au son de «cuis tata » de Zepekegnio, un faiseur de coupé-décalé en vogue à Abidjan. Et, tout cela à la grande joie des clients.
Pourquoi ces filles, pourtant bien en apparence, peuvent-elles s’adonner à une telle pratique ? «Orpheline et sans soutien que je suis, pour subvenir à mes besoins et à ceux de mon enfant, je n’ai pas eu d’autre choix que de travailler dans cette boîte de nuit », explique Tina. Quant à Kady, elle parle de problèmes familiaux. « Je vis avec ma mère divorcée et elle ne travaille pas, alors je dois travailler », lance-t-elle. Depuis lors, elles gagnent leur vie dans les bars climatisés avec leur corollaire de vices sexuels, d’alcool et de cigarette, en espérant faire quelque chose de mieux et respectable après.
Dans cet univers, les serveuses et les danseuses exhibent leur corps et leur sexe. Pour la rémunération, les danseuses sont payées à 3.000 francs Cfa les jours ordinaires et 4.000 francs Cfa le week-end. Quant aux serveuses, elles touchent 2.000 francs Cfa les jours ouvrables et 3.000 francs Cfa le week-end. De plus, une serveuse gagne 300 francs Cfa pour chaque client qu’elle installe.
En outre, lorsqu’elles sont invitées à prendre un « pot » c’est-à-dire boire avec le client, elles utilisent le système « pla
sia » qui consiste à retourner subtilement les bouteilles ou les cannettes auprès du gérant pour récupérer l’équivalent en espèces ; et ce, pour compléter leur gain du jour. « Il y a des filles qui procèdent ainsi pour pouvoir se faire beaucoup d’argent dans la soirée », témoigne Kady. Il faut noter que la plupart des danseuses ont un goût prononcé pour l’alcool, la cigarette et le sexe. Cependant, elles refusent que l’on leur attribue le terme de prostituée. Car elles ne sillonnent pas les rues de la capitale économique une fois la nuit tombée.
Par ailleurs, les clients les appellent « les faux chiens ». C'est-à-dire des filles qui se camouflent sous une autre identité pour pratiquer le plus vieux métier au monde. Dans ces bars climatisés, aux environs de minuit, les danseuses avec des perles à la hanche, s’adonnent à toutes sortes de mouvements et de gestes « sexy » pour faire fantasmer les clients. Deux des filles, très excitées, jouent aux lesbiennes sur la piste de danse. La gérante du bar, « la vieille mère Leslie », explique que c’est de cette façon qu’elles arrivent à emballer d’éventuels clients qui utilisent alors le système « busi-externe ». Ce système consiste à rentrer avec la fille chez soi. Dans ce cas, elle n’est pas prise en compte ce jour l à par le bar. « Lorsqu’on nous déplace de notre lieu de travail, la facture s’élève de 25.000 à 30.000 francs Cfa la nuit selon les négociations », révèle Kady. Aussi, y a-t-il « le busi-interne » qui se fait dans le couloir du bar ou dans les toilettes et qui coûte 10.000 à 15.000 francs Cfa.
En dehors des salons Vip, le bar climatisé possède un autre salon baptisé salon privé. Dans celui-ci, il y a des fauteuils confortables et un lit. Selon la « vieille mère Leslie », à cet endroit, plusieurs couples se retrouvent pour consommer la boisson et faire l’amour. C’est aussi le lieu où les filles du bar sont sollicitées par des clients âgés et pervers pour une partie de fellation ou de partouze. « Nous faisons ce que les clients nous demandent en fonction de leur goût. Notons que ce plaisir a également son coût. Dans ce cas, le client peut débourser la somme de 5000 à 10.000 francs Cfa », fait remarquer Tina. A cet effet, révèle-t-elle « qu’il arrive parfois qu’un client paie des danseuses pour faire l’amour. J’ai eu à le faire une fois. Et ce jour là, le client était tellement satisfait qu’il m’a donné 60.000 francs Cfa ».
C’est ainsi que la plupart des bars fonctionnent de nos jours. « Si tu n’entres pas dans le contexte, ton bar ne marchera pas », indique la gérante.
Source: FratMat.info
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire